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LaTerre,1943,tapisserie d'Aubusson, atelier Goubely
©Fondation Lurçat ADAGP 2016

JEAN LURÇAT (1892-1966)

-AU SEUL BRUIT DU SOLEIL

4/5/2016-18/9/2016  
 
2016 marque le cinquantenaire de la mort de Jean Lurçat (1892-1966), peintre, poète,
résistant, grand rénovateur de la tapisserie et membre de l’Académie des beauxarts.
Le Mobilier national, en partenariat avec la Fondation Jean et Simone Lurçat et
l’Académie des beaux-arts (Institut de France) lui consacre à la Galerie des Gobelins
une exposition d’envergure, la première organisée à Paris depuis celle de 1958 au
Musée national d’art moderne.
 
Elle dévoilera les différentes facettes de la carrière de Jean Lurçat, chef de file d’un
mouvement qui a rassemblé autour de lui beaucoup d’artistes et dont le rôle a été
déterminant dans l’histoire de l’art et la renaissance de la tapisserie au XXe siècle.
Elle fera également redécouvrir un peintre singulier qui connut entre les deux guerres
un grand succès en Europe et aux Etats-Unis.

Posted 23 July 2016

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Un artiste engagé dans son époque
Témoin et acteur des deux Guerres mondiales, cartonnier reconnu comme « le rénovateur de la tapisserie », Jean Lurçat a produit près d’un millier de cartons de tapisseries. Son oeuvre tissé est le plus important que nous ait laissé un artiste au XXe siècle.

Poète et illustrateur inspiré, créateur dans le domaine des arts décoratifs, l’artiste
côtoie les grands poètes de son temps tels que Rainer Maria Rilke, Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Louis Aragon, Paul Eluard, Pierre Seghers…
La tapisserie Liberté, tissée durant l’Occupation, illustre de manière emblématique
la vision engagée que Lurçat a de sa production artistique. Il y manie avec habileté
métaphores et figures imaginaires pour suggérer les malheurs de la Guerre, les
menaces qui pèsent sur le monde mais surtout l’espoir porté par la Résistance et la
création artistique. Son engagement en faveur de la paix et de l’entente universelle
véhicule dès lors une image de la France en plein renouveau.
Une exposition événement L’accrochage explore de façon chronologique le parcours d’un artiste qui decide d’abandonner la peinture de chevalet pour se consacrer à la tapisserie, art monumental impliquant un travail collectif, le mode d’expression le plus adapté à sa conception du rôle social de l’art.

Jean Lurçat à la villa Seurat,1961
©Fondation Jeanet Simone Lurçat

Tropiques,1956,tapisserie d'Aubusson, atelier Picaud
©FondationLurçatADAGP2016

Le succès de l’artiste auprès de grands commanditaires s’accompagne d’une reconnaissance de la part des institutions qui lui commandent des oeuvres majeures. Parmi celles-ci Les Illusions d’Icare, première oeuvres de Jean Lurçat tissée aux Gobelins et présentée exceptionnellement dans l’exposition avec son ensemble mobilier d’origine issu des Manufactures de Beauvais et de la Savonnerie.
Autre point fort de cette exposition, la présentation des quatre pièces de la tenture des Quatre saisons, commandée à Lurçat par l’État pour relancer l’art de la tapisserie et qui, par son ampleur et son esthétique audacieuse, a marqué le renouveau de la tapisserie d’Aubusson.
 

Rome,1958-1960, tapisserie des Gobelins
©IsabelleBideau

Au sortir de la Guerre, Lurçat prolonge sa collaboration avec les ateliers d’Aubusson, dont l’une des plus importantes commandes, Le Vin de Beaune, tissée pour décorer l’ancien Hôtel des Ducs de Bourgogne, quitte pour la première fois Beaune pour être présentée à la Galerie des Gobelins.
 
Outre son travail à Aubusson, Lurçat réalise également de nouvelles commandes pour les manufactures nationales. Parmi celles-ci, le public pourra, pour la première fois à Paris, admirer les deux tapisseries commandées pour l’ambassade de France à Rome : Paris et Rome qui se déploient sur plus de 6m de hauteur chacune. L’exposition s’achève par la présentation inédite de l’épée remise à Jean Lurçat lors
de son entrée à l’Académie des beaux-arts en 1964, qui marque sa reconnaissance par l’une des institutions artistiques les plus éminentes.
 

Une scénographie confiée à Jean-Michel Wilmotte
La scénographie de l’exposition a été confiée à l’architecte Jean-Michel Wilmotte, récemment élu à l’Académie des beaux-arts et s’articule autour de l’évocation de la maison-atelier de Jean Lurçat construite par son frère l’architecte André Lurçat, Villa Seurat, dans le XIVe arrondissement. Elle témoigne du regard d’un architecte d’aujourd’hui sur l’oeuvre d’un artiste marquant du XXe siècle, pour qui décor et architecture étaient inséparables.
En partenariat avec :
le mobilier national
Le Mobilier national et les manufactures des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie Héritier de l’ancien garde-meuble de la Couronne, créé en 1604 par Henri IV et reorganize par Louis XIV en 1663, le Mobilier national est un service rattaché au ministère de la Culture et de la Communication. Il conserve une collection de premier plan, issue des achats et commandes destinés, hier aux demeures royales et impériales, aujourd’hui aux palais officiels de la République.
 
À ce titre, il est chargé de :
-conserver et restaurer de riches collections qui regroupent des milliers d’oeuvres, reflet de quatre siècles de création ininterrompue dans les domaines du textile, du mobilier, de la céramique et des bronzes. Pour assurer la conservation de ses collections, le Mobilier national dispose, à Paris et à Aubusson, d’ateliers de restauration qui perpétuent une tradition d’excellence à travers les savoir-faire
traditionnels de l’ébénisterie, la bronzerie, la tapisserie et la rentraiture de tapis et tapisseries.
-créer des pièces nouvelles tissées dans les trois manufactures qui lui sont rattachées (tapisseries des Gobelins et de Beauvais, tapis de la Savonnerie) à partir de modèles fournis par les générations successives d’artistes : hier, Le Brun, Mignard, Boucher, Redon, Lurçat, Matisse, Picasso ; aujourd’hui, Alechinsky, Buraglio, Hains, Rouan, Othoniel, de Portzamparc...
-ainsi que des pièces de mobilier réalisées par l’Atelier de recherche et de création (ARC), créé en 1964 à l’initiative d’André Malraux, pour faire pénétrer le design contemporain dans les bâtiments officiels. L’atelier réalise des meubles et objets mobiliers à partir de projets proposés par des
designers : Paulin, Starck, Wilmotte, Peduzzi, Dubuisson, Crasset, Szekely, Pillet, Arik Lévy...
-perpétuer et transmettre, notamment par des actions de formation, les techniques traditionnelles des métiers d’art liés à ses missions, dans divers domaines tels la tapisserie, le tapis, le mobilier et le domaine de la dentelle. Les deux ateliers nationaux de dentelle d’Alençon et du Puy, institués en 1976, forment avant tout un conservatoire de cet art ornemental menacé de disparition : technique de la dentelle à l’aiguille (Alençon), et de la dentelle aux fuseaux au Puy- en-Velay.
-présenter au public son patrimoine et ses créations dans les lieux d’exposition qui lui sont rattachés : à Paris, à la Galerie des Gobelins qui a ouvert au printemps 2007 et à la galerie nationale de la tapisserie à Beauvais.
 
L’exposition consacrée à Jean Lurçat à la Galerie des Gobelins, à partir de mai 2016, nous invite à redécouvrir le parcours de cet artiste, peintre, peintre-cartonnier, poète et céramiste, grand rénovateur de la tapisserie contemporaine. La scénographie conçue par Jean-Michel Wilmotte est pensée comme l’hommage d’un architecte à un artiste marquant du XXe siècle, pour qui décor et architecture
étaient étroitement liés.
Dès la première salle, nous sommes plongés dans l’univers de l’artiste par une évocation de la façade de sa maison-atelier construite à Paris par son frère, l’architecte André Lurçat. La porte franchie, c’est dans l’atelier du peintre que nous convie Jean-Michel Wilmotte : le visiteur pourra y admirer les premiers travaux de l’artiste, avant de poursuivre son parcours sur les deux niveaux de la Galerie des
Gobelins.
 

Scénographie Jean-Michel Wilmotte
©Wilmotte & Associés

Scénographie Jean-Michel Wilmotte
©Wilmotte&Associés

Scénographie Jean-Michel Wilmotte
©Wilmotte & Associés

Tante Annie, 1922, huile sur toile
©Fondation Lurçat ADAGP 2016

Jean Lurçat, entre peinture et arts décoratifs
Si le grand public connaît surtout de Lurçat ses tapisseries, l’artiste a commencé sa carrière comme peintre, et a revendiqué ce titre tout au long de son existence, à l’image de certains de ses contemporains qui ont pourtant délaissé peu à peu la peinture, comme l’architecte Le Corbusier. Au travers d’une quarantaine d’oeuvres, nous proposons au public de découvrir la production d’un « peintre des années 30 » qui connut un succès certain auprès des grands collectionneurs et des galeries les plus en vue de son temps en France et à l’étranger (notamment les galeries Jeanne
Bucher et Bernheim-Jeune) Lurçat a exploré plusieurs voies dans ses peintures : amis des néo-cubistes, des surréalistes et des artistes et écrivains révolutionnaires, il a également été marqué par l’exposition des peintres de la Réalité tenue à l’Orangerie en 1934.
De front avec cette activité de peintre, Jean Lurçat manifeste un fort intérêt pour les arts décoratifs et notamment les arts textiles. Très tôt il réalise des cartons destinés à être brodés par sa mère : ses premiers canevas. Suite à la rencontre ou à la demande de grands décorateurs et architectes d’intérieur, parmi lesquels son frère André ou Pierre Chareau, il conçoit des projets et cartons de tapis, tapisseries de siège ainsi que ses premières tapisseries.
Touché par la crise de 1929 et ses conséquences, il interroge le sens de la peinture d’un point de vue philosophique et social et décide brutalement d’abandonner ce medium, à l’image d’autres peintres de sa génération. Il s’oriente alors vers l’art mural, un art tourné vers la société qui trouve, selon lui, sa plus haute expression dans la tapisserie.

Les premières commandes publiques
Le succès de l’artiste auprès de grands collectionneurs s’accompagne d’une reconnaissance de la part des institutions et de plusieurs commandes. Dès 1932, invité par le directeur de la Manufacture de Beauvais, Jean Lurçat se voit proposer de collaborer à la rénovation de la tapisserie par le biais d’un travail avec les élèves de la Manufacture nationale de basse lisse. Puis il reçoit ses premières
commandes officielles, notamment son chef-d’oeuvre conçu pour les manufactures nationales : « Les illusions d’Icare ».
L’exposition permettra de réunir pour la première fois l’ensemble des éléments mobiliers et textiles, fruits d’une commande de 1937 destinée à décorer l’ambassade de France à Moscou. Jamais installé, suite au déclenchement du conflit mondial, ce décor a été par la suite dispersé. La tapisserie tissée aux Gobelins et offerte aprèsguerre à la reine de Hollande, le paravent et le canapé tissés à la manufacture de Beauvais, les cartons du tapis qui devait être tissé à la manufacture de la Savonnerie, témoigneront de la parfaite maîtrise par l’artiste des arts décoratifs. Dans l’histoire des manufactures nationales, les « Illusions d’Icare » constituent ainsi un exemple exceptionnel de grande commande d’ensemble aux différentes manufactures nationales.
Enthousiasmé par ces premiers travaux pour les manufactures nationales, l’État commande à Lurçat une tenture sur le thème des « Quatre saisons » tissée par les ateliers privés d’Aubusson. Ces quatre pièces aux dimensions exceptionnelles seront réunies dans un espace qui permettra d’apprécier la richesse de cet ensemble.
 

La petite peur, 1952-1953, apisserie des Gobelins
©IsabelleBideau

Lurçat et la Guerre
À la suite de cette commande, il prolonge son séjour dans la Creuse pendant la « drôle de Guerre » et reste à Aubusson, en France Libre. Il trouve en François Tabard, directeur d’atelier, un partenaire clairvoyant qui lui permet de lancer les prémices de la renaissance de la tapisserie. Les thèmes des oeuvres de cette période sont largement marqués par la guerre et son combat pour la liberté. La tapisserie Liberté, une des plus célèbres de l’artiste, est tissée pendant le conflit, et deviendra après-guerre une ode à la Résistance. Jean Lurçat rejoint le Maquis en 1944, et continue à traiter de thématiques liées à la Guerre dans plusieurs pièces de première importance : Avec la France dans les bras, Naissance du Lansquenet, L’Hallali, Le Pêcheur.
Son atelier de Lanzac sera incendié par les nazis. En 1954, il met en oeuvre la production d’une tapisserie de plus de dix mètres intitulée Hommage aux morts de la Résistance que l’on pourra admirer pour la première fois à Paris dans la galerie d’exposition du Mobilier national, surplombant l’escalier d’honneur.
 

Résistance,1954, tapisserie de lisse
©Isabelle Bideau

Le Vin 1947 tapisserie d'Aubusson Beaune musée du vin de Bourgogne
©Antoine Muzard

Le Vin de Beaune
Une section toute particulière de l’exposition est dédiée aux grandes commandes des années 1945-1950. Parmi celles-ci figure Le Vin, une tapisserie aux dimensions majestueuses, tissée en 1947 pour orner un mur du musée du vin à Beaune, l’ancien Hôtel des ducs de Bourgogne.
D’une richesse iconographique exceptionnelle dans l’oeuvre de Jean Lurçat, cette tapisserie quitte pour la première fois son emplacement d’origine pour être présentée dans une rétrospective consacrée à l’artiste.
 
Lurçat et les manufactures nationales
Après la guerre, Jean Lurçat décline plusieurs propositions de projets de tapisserie pour le Mobilier national, invoquant son désir de soutenir les ateliers privés, touchés par la crise économique. C’est seulement à partir des années 1950 qu’il travaille à nouveau pour les manufactures nationales, introduisant en leur sein les recherches nouvelles qu’il avait pu développer lors de ses travaux à Aubusson. Il fait alors tisser de très grandes pièces, destinées à orner certaines ambassades de France à l’étranger, ou à prendre place dans de nombreuses institutions publiques de par le monde.
Exposées en France, aussi bien qu’à Rome, au Brésil ou au Japon, les tapisseries tissées aux Gobelins témoignent du dynamisme des manufactures qui collaborent alors avec celui qui est considéré comme le grand rénovateur de la tapisserie.

Bestiaire et poésie dans l’oeuvre de Jean Lurçat
Dans ces tapisseries fourmillent animaux fantastiques, monstres et personnages hybrides s’inspirant de l’imaginaire médiéval que Jean Lurçat a pu admirer dans la tapisserie de l’Apocalypse d’Angers ; marquee par le vocabulaire décoratif et ornemental médiéval, il réinvente en une vision poétique et symbolique du monde. Renouant avec la tradition ancienne des bestiaires, il conçoit ceux-ci comme de véritables poèmes tissés. Fasciné par Eluard, Tzara, Aragon, Apollinaire, il emprunte à ces auteurs des vers qui inspirent ses compositions. Poète lui-même, il compose entre autres Mes domaines, mettant en poème chacun des animaux qui l’inspirent.
Le Jardin du poète, une tapisserie aux dimensions d’exception conservée à la mairie de Juvisy, constituera le clou de cette section ; voisinant avec ses poèmes mettant en scène araignées, paons, coqs, ou êtres fantastiques, elle permettra d’apprécier au mieux les liens tissés par l’artiste entre les différents domaines des arts.

Lurçat et le voyage
Autre thème qui nourrit l’oeuvre de Jean Lurçat, le voyage est à l’honneur dans plusieurs tapisseries. Tissé à la Manufacture de la Savonnerie, le tapis Soleil du Japon est une pièce exceptionnelle qui fera écho à la tapisserie Les trois soleils commandée à l’artiste par l’aéroport d’Orly. Les compagnies aériennes – le comptoir Air-France sur les Champs-Elysées était décoré d’une grande tapisserie de Lurçat – ont été commanditaires de Jean Lurçat véritable ambassadeur de la tapisserie
française dans le monde. Paris et Rome, deux tapisseries des Gobelins tissées pour l’ambassade de France à Rome, ainsi que la tapisserie Tropiques concluent cette exposition par une invitation au voyage, en un feu d’artifice de couleurs et de joie de vivre.

Paris,1958-1960, tapisserie de lisse
©Isabelle Bideau

une scénographie de jean-michel wilmotte
« La tapisserie, c’est principalement chose d’architecture… C’est un objet et dans son essence un tissu, dont le devoir est d’habiller un pan de bâtiment à qui, sans cet ornement, eût sans doute manqué un je ne sais quoi de charnu, de passionnel : de charme pour tout dire. »

La scénographie de l’exposition « Jean Lurçat, Au seul bruit du soleil » déployée au sein de la Galerie des Gobelins est née d’un moment de découverte. Celui où Jean-Michel Wilmotte a arpenté la voie de la cite d’artistes appelée la « Villa Seurat », une impasse de Montparnasse, et a pénétré au n° 4, dans la maison-atelier conçue en 1924 par l’architecte André Lurçat, frère cadet de l’artiste.
Le seuil de la porte franchie, Jean-Michel Wilmotte s’est tout de suite senti en terre amie, en termes d’affinités électives. Il ne pouvait qu’être conquis par pareille construction moderniste, qu’happé par l’atmosphère qui se dégage d’un espace foisonnant d’oeuvres aux styles artistiques et littéraires si variés.

Le parcours de l’exposition consacrée à Lurçat aux Gobelins découle de cette rencontre a posteriori entre des créateurs relevant de générations différentes : entre un architecte de notre temps qui redessine le monde, de Paris à Moscou, et celui d’un artiste pluridisciplinaire qui marqua la culture du XXe siècle. Jean-Michel Wilmotte a souhaité restituer l’ambiance de la sphère privée où l’artiste
engagé qu’était Jean Lurçat, grand voyageur, nomade s’il en est, peintre, cartonnier- tapissier, illustrateur, céramiste, toujours porté par sa flamme de poète, savait se ressourcer.
A partir de sa compréhension de l’espace de paix qu’est la « Villa Seurat », Jean-Michel Wilmotte a séquencé l’exposition par paliers de découverte, en partant de la façade et des percées imaginées par les frères Lurçat, afin de restituer cette intimité favorable à la création.
Les premières salles renferment alors des peintures, des photographies, des éléments de mobilier, issus du mouvement des Arts Décoratifs, qui rappellent l’univers privé de Lurçat et sa période picturale, avant qu’il ne s’en détourne définitivement pour se consacrer à la tapisserie.
La scénographie devient plus discrète dans les salles suivantes de l’exposition, où se découvrent quelques-unes des pièces maîtresses de l’artiste toujours en recherché des aspirations les plus essentielles de l’humanité. L’intervention vient alors en appui, pour magnifier les oeuvres.
 
Exceptionnellement rassemblées et mises en espace, voici Liberté tissée durant l’occupation nazie, Les Illusions d’Icare créées aux Gobelins, Les Quatre saisons, Le Vin de Beaune, et puis Paris et Rome… Autant d’oeuvres aux formats impressionnants soulignant le rôle que joua Lurçat dans le renouveau de la tapisserie française au XXe siècle. Ainsi, grâce au concours du Mobilier national, de la Fondation Jean et Simone Lurçat, de l’Académie des Beaux-Arts, Jean-Michel Wilmotte participe à l’hommage rendu à un homme de combat, au créateur inspire qu’était Jean Lurçat.

Scénographie Jean-Michel Wilmotte
©Wilmotte & Associés

Paravent à 4 feuilles,1927
©Isabelle Bideau

Catalogue de l’exposition
Édition Silvana Editoriale
Direction générale : Christiane Naffah-Bayle, Xavier Hermel
Direction : Thomas Bohl, Gérald Rémy
24 Å~ 28 cm
300 pages
300 illustrations relié
Edition française
EAN 9788836633326
39,00 €
 
Activités pédagogiques
Sur réservation dans le cadre scolaire (mai-juillet et septembre) : L’Atelier pédagogique propose aux enfants (Maternelle-Collège) de parcourir l’exposition Jean Lurçat, puis de s’initier au métier de tissage de haute-lisse. Les enfants sont ainsi mis en contact avec le monde de l’atelier tout en découvrant des oeuvres d’art.

Informations pratiques :
-Public scolaire : groupe de 30 enfants maximum (une classe) durant deux heures
(environ 1 heure de visite et 1 heure d’apprentissage).
Visites les mardi, mercredi, jeudi et vendredi de 10h à 12h ou de 14h à 16h.- Centre de loisirs : groupe de 15 enfants maximum durant deux heures.
Mercredi après-midi de 14h à 16h et pendant les vacances scolaires de 10h à 12h ou
de 14h à 16h.
Prix de la visite : 5 € par enfant (gratuité pour les accompagnants)
Activités gratuites :
-samedi 21 mai 2016. Dans le cadre de la « Nuit des musées », des activités seront
proposées aux enfants.
-samedi 18 juin 2016 (11h-17h00) : « Enfants, amenez vos parents ». Journée basée
sur le faire, l’action et la matière. Au cours de cette journée l’enfant est amené à
créer et comprendre les différentes dimensions du travail de Jean Lurçat à travers
différentes activités qui ponctuent le parcours de visite.
L’opération « Enfants, amenez vos parents » bénéficie du soutien du Carré Rive Gauche

Scénographie Jean-Michel Wilmotte
©Wilmotte & Associés

Scénographie Jean-Michel Wilmotte
©Wilmotte & Associés

Scénographie Jean-Michel Wilmotte
©Wilmotte & Associés

Biographie de Jean Lurçat
1892 : Le 1er juillet, naissance à Bruyères (Vosges)
1894 : Naissance de son frère André, qui sera architecte.
1911 : Entre à l’atelier de Victor Prouvé, fondateur de l’Ecole
de Nancy.
1912 : Au mois d’octobre, Jean s’installe à Paris avec son
frère André.
1913 : Fonde avec trois amis la revue Les Feuilles de Mai ;
Bourdelle, Rilke, Elie Faure, André Spire y participent.
1914 : Apprentissage auprès de Jean-Paul Lafitte, fresquiste.
Voyage en Italie.
Le 2 août, suite à la déclaration de guerre, il revient en
France et s’engage.
1915 : De mars à juillet, il est en convalescence à Sens chez
ses parents, puis retour au front en Argonne. Blessé le
3 mars 1916, il est évacué à l’hôpital de Roanne.
1917 : Fait exécuter par sa mère ses premières tapisseries au point de canevas.
Expose à la galerie Tanner à Zurich.
1919 : En janvier, démobilisé, part aussitôt à Genève chez Jeanne Bucher.
Séjour dans le Tessin en compagnie de R. M. Rilke, F. Busoni, H. Hesse...
1920 : Expose à Zurich, à Genève, à Berne et au Salon des Indépendants à Paris.
1921 : Création de décors et costumes pour la compagnie Pitoëff.
Collabore avec Pierre Chareau.
1922 : Premières expositions personnelles à Paris. Voyage à Berlin.
1924 : Séjourne et travaille en Afrique du Nord, Sahara, puis Grèce et Asie Mineure.
Contrat avec la Galerie Etienne Bignou.
1925 : S’installe dans sa maison édifiée par son frère, Cité Seurat. Expose à Paris
chez Jeanne Bucher.
1928 : Séjourne et travaille deux mois à New York, expose à la Valentine Gallery.
1932 : Exposition Sélections à New York avec Matisse, Picasso, Braque, Derain
et Dufy (Valentine Gallery).
1933 : Création de décors et costumes pour la Compagnie American Ballets,
à New York. Rédacteur en chef de Russie d’Aujourd’hui (jusqu’en 1937).
1934 : Exposition à Chicago et Philadelphie. Fin août : exposition au musée
Occidental de Moscou (actuel musée Pouchkine) puis au musée de Kiev.
1935 : Participe aux activités de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires.
Il suit, avec Malraux et Aragon, les journées d’amitié pour l’Union Soviétique.
1936 : Fait tisser sa première tapisserie à la manufacture des Gobelins Les Illusions
d’Icare. Part soutenir les Républicains durant la Guerre d’Espagne.
1937 : Participation aux décors de l’Exposition Internationale des Arts et Techniques
dans la vie moderne.
1938 : À Angers avec Catesby Jones (collectionneur américain), découvre la tenture
de l’Apocalypse (XIVème siècle).
1939 : Chargé de mission à Aubusson par le Ministère de l’Education nationale, pour
redonner vie à l’artisanat de la tapisserie. Il compose la tenture des Quatre
Saisons et donne à tisser une vingtaine de cartons aux ateliers aubussonnais.
1941 : Au mois d’août, il quitte Aubusson pour s’installer dans le Lot.
1942 : Signe de son engagement, il fait tisser à Aubusson les tapisseries Liberté
(poème d’Eluard) et Es La Verdad (poème d’Apollinaire).
Exposition Dufy and Lurçat à New York.
1943 : Première exposition de tapisseries contemporaines musée des Augustins à
Toulouse avec Gromaire, Dubreuil, Dufy, Saint Saëns et Dom Robert.
1944 : Nommé membre du Comité de Libération du Lot.
1945 : Acquiert le château des Tours Saint-Laurent (Saint-Céré, Lot). Fondation de
l’Association des peintres-cartonniers de tapisserie (A.P.C.T.) avec Denise
Majorel.
1946 : L’exposition La Tapisserie française du Moyen Age à nos jours au Musée
national d’Art Moderne à Paris révèle la naissance d’une tapisserie contemporaine
(exposition itinérante par la suite : Bruxelles, Londres, Etats-Unis).
1947 : Compose L’Apocalypse pour le choeur de l’église Notre-Dame de Toute-Grâce
d’Assy et Le Vin pour le musée de Beaune. Publie trois ouvrages sur la tapisserie.
1951 : Fait exécuter ses premières céramiques par la poterie Sant Vicens
à Perpignan.
1954-1956 : Expositions dans les musées d’Amérique du Sud, en Australie...
Voyage pendant deux mois en Chine.
1957 : Commence sa grande tenture le Chant du monde tissée à Aubusson.
Publie Mes Domaines : poèmes et ornements de l’artiste.
1958 : Exposition de l’ensemble de son oeuvre au Musée National d’Art Moderne
à Paris.
1959 : Mosaïque pour l’église de Maubeuge et céramique murale pour la Maison
de la Radio à Strasbourg.
1961 : Fondation du Centre international de la Tapisserie Ancienne et Moderne
à Lausanne avec Pierre et Alice Pauli.
1962 : Président de la première Biennale Internationale de la Tapisserie à Lausanne.
Voyage au Dahomey et en URSS.
1964 : Élu membre de l’Académie des Beaux-Arts, Institut de France.
Exposition du Chant du Monde au Musée des Arts décoratifs de Paris.
1966 : Jean Lurçat meurt le 6 janvier, à Saint-Paul-de-Vence.
 

l’académie des beaux-arts
la fondation jean et simone lurçat L’Académie des beaux-arts
L’une des cinq académies composant l’Institut de France, l’Académie des beaux-arts
encourage la création artistique dans toutes ses expressions et veille à la défense du
patrimoine culturel français.
Elle poursuit ses missions de soutien à la création en aidant de très nombreux artistes et associations par l’organisation de concours, l’attribution de prix, le financement de résidences d’artistes et l’octroi de subventions à des projets et manifestations de nature artistique. Institution pluriséculaire, héritière des académies royales instituées au XVIIe siècle, elle est aujourd’hui, de même que les autres académies, dote d’un statut particulier qui lui permet de s’administrer librement.
Afin de mener à bien ces missions, l’Académie des beaux-arts gère son patrimoine constitué de dons et legs ; elle administre également son important patrimoine muséal composé notamment du Musée (Marmottan Monet) et de la Bibliothèque Marmottan, de la Fondation Claude Monet (Giverny), de la Villa Ephrussi de Rothschild (Saint-Jean-Cap-Ferrat) et de la Fondation Jean et Simone Lurçat. Elle entretient en outre une politique active de partenariats avec un important réseau d’institutions
culturelles et de mécènes.
Constituée autour de l’idée de pluridisciplinarité, l’Académie des beaux-arts réunit cinquante-neuf membres répartis au sein de huit sections artistiques, de seize membres associés étrangers et de cinquante-neuf correspondants. Ces personnalités émérites du monde de l’art et de la culture apportent à la Compagnie leurs sensibilités différentes au service d’un même objectif, l’encouragement des expressions artistiques contemporaines dans toute leur diversité.
 

Les Illusions d'Icare,1938, canapé, sycomore, laine, soie
©IsabelleBideau

Les Saisons -LePrintemps 1946 tapisserie d'Aubusson atelier Tabard
©IsabelleBideau

La Fondation Jean et Simone Lurçat
Soucieuse de préserver l’oeuvre de Jean Lurçat, peintre-cartonnier de renommée
internationale, grand rénovateur de la tapisserie du XXe siècle, Simone Lurçat a légué en 2009 à l’Académie des beaux-arts la maison-atelier de l’artiste, Villa Seurat, à Paris, ainsi que les collections et le fonds d’archives qu’elle abrite.
La Fondation Jean et Simone Lurçat, titulaire du droit moral et des droits patrimoniaux de Jean Lurçat, a pour mission de gérer les droits de l’artiste, défendre son oeuvre et promouvoir les collections qui lui ont été léguées - peintures, tapisseries, tapis, céramiques, dessins, gravures et ouvrages de bibliophilie, contribuant ainsi au rayonnement et à la reconnaissance de l’artiste.
La maison-atelier de Jean Lurçat, incontestable chef-d’oeuvre parisien de modernité fut construite en 1925 par son frère l’architecte André Lurçat, l’un des représentants du Mouvement moderne avec Le Corbusier et Mallet-Stevens.
Académie des beaux-arts - Institut de France 23, quai de Conti - 75 006 Paris I www.academie-des-beaux-arts.fr
www.facebook.com/ academiebeauxarts I twitter : @AcadBeauxarts

COMMISSARIAT GÉNÉRAL
Christiane NAFFAH-BAYLE, conservateur général du Patrimoine, directrice des collections du Mobilier national
Xavier HERMEL, administrateur de la Fondation Jean et Simone Lurçat, Académie des beaux-arts / Institut de France
 
COMMISSARIAT
Thomas BOHL, conservateur du Patrimoine, inspecteur des collections du Mobilier national
Gérald REMY, inspecteur des collections du Mobilier national
Martine MATHIAS, conservateur en chef du Patrimoine honoraire, membre du comité scientifique de la Fondation Jean et Simone Lurçat
Christian DEROUET, conservateur général du Patrimoine honoraire, membre du comité scientifique de la Fondation Jean et Simone Lurçat
 
Conception de la scénographie : Jean-Michel WILMOTTE, Wilmotte & Associés
 
L'exposition est réalisée en partenariat avec la Fondation Jean et Simone LURCAT / Académie des Beaux-arts-Institut de France

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GALERIE DES GOBELINS
42 Avenue des Gobelins, 75013 Paris, France
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Les Saisons -L’Eté,1941,tapisserie d'Aubusson, atelier Goubely
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