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Claude François, bottines Anello & Davide.
© CNCS / Florent Giffard
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DÉSHABILLEZ-MOI ! LES COSTUMES DE LA POP ET DE LA CHANSON
15/10/2016-5/3/2017
La pop et la chanson s’invitent au musée
A près l’opéra, le théâtre, le ballet, les compagnies de danse, les théâtres nationaux, les créateurs de costumes, les matières insolites, les divas, le pou- voir, le cirque, l’envers du décor, après le baroque et les Arts Florissants, quelques-uns des thèmes abordés lors de ses précédentes expositions, le Centre national du costume de scène présente « Déshabillez-moi ! Les costumes de la pop et de la chanson ».
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Posted 16 January 2017
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Cette exposition réunit de manière tout à fait excep- tionnelle, une sélection de tenues emblématiques, portées par les artistes les plus représentatifs de la pop et de la chanson française, depuis Mistinguett jusqu’à Matthieu Chedid. 100 ans de chansons sont ainsi passés en revue au travers de ce que le music- hall, le rock, la variété, la pop... ont pu engendrer d’univers vestimentaires particuliers : des robes en strass de Mistinguett aux blousons en cuir noir de Johnny Hallyday, de Renaud et d’Alain Bashung, des costumes saltimbanques dessinés par Jean-Denis Malclès pour les Frères Jacques, aux robes noires de Damia, d’Edith Piaf, de Barbara et de Juliette Gréco, des robes haute couture griffées Carven de Jacqueline François, à la ceinture de bananes de Joséphine Baker, du fourreau pailleté or de Line Renaud et des robes lamé or des Brigitte aux créations couture signées Jean Paul Gaultier, agnès b., On Aura Tout Vu, Frank Sorbier, Thierry Mugler, Alexandre Vauthier et Pascal Millet pour les artistes pop français et internationaux, aux costumes chamarrés de Matthieu Chedid sublimé sur scène sous les traits de -M-.
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Ce type de spectacle vivant est présent dans les col- lections du CNCS, notamment avec le don d’un en- semble de robes portées par la chanteuse Jacqueline François (1922-2009) lors de ses tours de chant. Cette artiste qui a incarné la chanson française à partir de 1945 avec chic et élégance, s’habillait, à la ville comme à la scène, chez Carven, maison haute couture qu’elle chantait dans « Mademoiselle de Paris », l’un de ses plus grands succès en 1949. S’appuyant sur cet en- semble de tenues, le CNCS questionne les relations qu’entretiennent les interprètes avec leurs vestiaires de scène.
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Jacqueline François, robe de Carven portée pour le film
Mademoiselle de Paris, 1955 ;
© CNCS / Florent Giffard
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Yvette Horner, robe portée lors de programmes télévisés.
© CNCS / Florent Giffard
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Rihanna, ensemble de Pascal Millet
© CNCS / Florent Giffard
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Jacqueline François, robe de Carven.
© CNCS / Florent Giffard
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Car bien que le talent d’un chanteur passe avant tout par ses chansons et sa musique, l’image qu’il véhi- cule auprès du public est aussi un des ingrédients de son style musical. Le costume participe pleinement à l’élaboration de son personnage, devenant parfois symbole de son identification, allant dans certains cas, jusqu’à devenir un objet mythique. D’abord écoutée, la chanson est désormais aussi regardée et plusieurs artistes ont intégré le costume à leur processus de création. Les photographies, les émissions télévisées, les clips ou autres manifestations comme les Victoires de la musique, en sont quelques exemples des plus perceptibles. Sur scène, l’artiste est avant tout en re- présentation. Les codes vestimentaires qu’il adopte, de manière visible ou invisible, sont des choix qui font sens. De l’autre côté de la fosse d’orchestre, le public perçoit ces symboles et certains fans se les accapa- rent en guise de signe de reconnaissance et d’appar- tenance, jusqu’à parfois « cloner » l’artiste auquel il s’identifie, du moins par le costume !
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Le duo Brigitte, robes d’Alexis Mabille portées aux 30e Victoires de la Musique, 2015.
© CNCS / Florent Giffard
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Johnny Hallyday, costume de la Maison Léonard porté pour la tournée « Tour 96 », 1996.
© CNCS / Florent Giffard
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Costume porté par Claude François.
© CNCS / Florent Giffard
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Carl Barât, costume de Nicola Formichetti porté pour le spectacle Pop’pea, Théâtre du Chatelet, 2012.
© CNCS / Florent Giffard
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Etienne Daho, costume Yves Saint Laurent porté lors du « Diskönoir tour », 2014-15.
© CNCS / Florent Giffard
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Une grande partie des tenues présentées dans cette exposition a été prêtée par les artistes qui ont accepté de participer à cette exposition. Qu’ils soient ici tous remerciés. Delphine Pinasa, directrice du CNCS
les « gommeuses » portent des fourreaux couverts de paillettes. Le music-hall élève ensuite le sex-appeal des artistes à un niveau supérieur. Comme le décrit Yves Saint Laurent à propos de Renée Jeanmaire dite « Zizi », « c’est le privilège des reines du music-hall : le seul dessin de leur silhouette réussit à provoquer l’incendie de la salle, le mirage, le rêve. Un trompe- l’œil de richesse et de fortune s’étale par le seul pou- voir d’un tricot et d’une paire de jambes gainées de soie noire qui vous balancent dans une tempête de paillettes et d’étoiles ! » La vertigineuse diversification que connaissent les musiques populaires au cours du 20e siècle ne remisent pas l’exubérance vestimentaire au vestiaire. Bien au contraire. La montée en puis- sance du rôle de l’image orchestrée par les médias de masse propulse le costume sur le devant de la scène et même au-delà. Les vedettes du music-hall, les idoles yéyé, les célébrités du disco, les légendes de la variété, les héros du rock’n’roll, les boss du rap, les papes de l’électro... tous sont soucieux de leur mise ainsi que des signes que produisent leurs tenues et leurs acces- soires scéniques. Trait d’union entre le public et l’ar- tiste, le costume est l’élément le plus stratégique de la mise en scène du concert et de la construction de la propre mythologie du musicien.
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Le costume mis à nu
Si l’exposition s’intitule « Déshabillez-moi ! » c’est parce que son ambition est de mettre à nu le costume. Orphelins de leurs possesseurs, les costumes de la pop et de la chanson se livrent à nous dans leur splen- dide solitude et leur matérialité plus vraie que nature. Renaud, blouson en cuir et bandana portés pour la tournée Boucan d’enfer, 2003. une planète déconnectée de la constellation de la pop music internationale. Les migrations d’influences ne connaissent en effet pas de frontière et les grands cou- turiers français exercent souvent leurs talents pour le compte de stars du monde entier. Il s’agit de mettre en lumière les réseaux de parentés (par imitation ou conti- nuation), de similitudes thématiques, de contrastes for- mels, d’échos souterrains et d’attractions réciproques qui parcourent les genres musicaux et leurs principaux acteurs depuis le début du 20e siècle. Cette période cor- respond en effet à l’émergence d’une spectacularisation de la musique sous l’influence du music-hall et le bou- leversement des supports de diffusion et de médiatisa- tion. De Mistinguett à -M-, les costumes racontent un siècle de chansons populaires et de créations visuelles.
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Renaud, blouson porté lors d’un concert au Zénith, 1984.
© CNCS / Florent Giffard
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Sheila, combinaison portée pour le clip « Spacer », 1979.
© CNCS / Florent Giffard
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Line Renaud, robe et coiffe de José Vinas portées pour la revue « Plaisirs », Casino de Paris, 1959-1963.
© CNCS / Florent Giffard
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Yelle, costume de Renata Morales porté lors de la tournée « Complétement fou », 2014.
© CNCS / Florent Giffard
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Parcours de l’exposition
Fan attitudes - Salon d’honneur, rez-de-chaussée Le visiteur est accueilli dans un espace-prologue constitué d’affiches, photos dédicacées, t-shirts, figu- rines et autres objets dérivés à l’effigie de pop stars collectés par des fans. Ce cabinet de curiosités rap- pelle, au seuil de l’exposition, le pouvoir de fascina- tion qu’exercent la pop et la chanson.
Objets cultes - Salle 1
Impossible d’imaginer Renaud sans son bandana, Maurice Chevalier sans son canotier, Claude François sans ses bottines, Antoine sans ses chemises à fleurs... Aussi banals soient-ils, des accessoires comme un cha- peau, une canne, une paire de lunettes, une écharpe ou une marinière personnalisent les célébrités qui les ont portés et deviennent de véritables mythologies populaires.
J’aime le music-hall - Salles 2 et 3
Grâce aux collections patrimoniales et privées, le public a le plaisir de découvrir ou redécouvrir les costumes chatoyants des vedettes du music-hall. Mistinguett, Joséphine Baker, Maurice Chevalier, Charles Trenet, les Frères Jacques, Line Renaud, Zizi Jeanmaire, Régine... leurs tenues font revivre les grandes heures du Casino de Paris et des Folies Bergère.
Opéra pop - Salle 4
Une généalogie secrète relie les costumes de la pop et de la chanson à des traditions musicales et scéniques plus historiques comme l’opéra. C’est ce que révèle avec fantaisie « l’opéra-rock » Pop’pea créé au Châtelet en 2012. Un casting de pop stars (Benjamin Biolay, Marc Almond, Carl Barât) s’empare du Couronne-
ment de Poppée de Monteverdi dans des costumes hauts en couleurs et une mise en scène de l’artiste vidéaste et scénographe Pierrick Sorin.
Pop Couture - Salles 5 et 6
Du podium des défilés à la scène des concerts, il n’y a qu’un pas que franchissent allègrement les créateurs de haute couture en se mettant au service des musi- ciens. Les couturiers français sont d’ailleurs très pri- sés des pop stars internationales. Jean Paul Gaultier, Thierry Mugler, Alexandre Vauthier, On Aura Tout Vu, Christian Lacroix et bien d’autres ont ainsi habillé Madonna, Beyoncé, Rihanna, Kylie Minogue, Conchita Wurst...
Le corps en scène - Salles 7 et 8 07 Les célébrités de la pop et de la chanson maîtrisent à merveille l’art de mettre en scène leurs corps et leur nudité, phénomène illustré par des tenues jouant de la transparence. La garde-robe de la chanteuse Mademoiselle K offre un festival de corsets en cor- dages, mailles ajourées et autres effets torse nu.
Légendes dorées - Salle 9
Au cœur de l’exposition, scintille de tout son éclat la couleur dorée. Depuis le fameux « golden suit » d’Elvis Presley, les costumes des vedettes s’ap- proprient le symbole de l’or comme matériau pré- cieux, lumineux voire sacré. Parmi les tenues de lu- mière exposées figurent la veste d’Etienne Daho (Saint Laurent) pour le Diskönoir Tour, les robes jumelles du duo Brigitte conçues par Alexis Mabille, le blouson et les lunettes de Maître Gims...
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Noir c’est noir - Salle 10
En miroir de la salle précédente, cette autre vitrine monochrome met en majesté « toutes les couleurs du noir », symboles à la fois de deuil, de spleen roman- tique, de rébellion (les blousons noirs) mais aussi d’élégance à la française : « le noir symbolise la re- lation qu’entretiennent l’art et la mode » (Yves Saint Laurent). Démonstration éclectique avec des tenues de Damia, Barbara, Edith Piaf, Juliette Gréco, Shy’m, Renaud, Alain Bashung, Johnny Hallyday...
Glamorama - Salles 11 et 12
Deux salles exaltent le charme envoûtant et la séduc- tion magique que produisent les costumes en exa- cerbant la singularité des matières, l’exubérance des formes, l’inventivité des lignes... Avec notamment des tenues de Claude François, Arthur H, Johnny Hallyday, Dick Rivers, Sylvie Vartan, Jacqueline François, Yvette Horner, Sheila, Arielle Dombasle, Yelle...
Souvenirs du futur : un grand final orchestré par Matthieu Chedid - Salle 13 L’exposition se termine dans une salle aux dimensions exceptionnelles (9m x 9m x 17m) où Matthieu Chedid déploie toutes les facettes de son univers scénique à travers les multiples incarnations de son personnage -M-. Des dizaines de costumes, lunettes, chaussures, perruques, guitares et autres objets personnels sont réunis dans une composition à la fois spectaculaire et poétique qui célèbre les vingt ans de carrière du « funkistador » émérite.
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Frederika Stahl, robe de Nicola Formichetti portée pour le spectacle Pop’pea, Théâtre du Chatelet, 2012.
© CNCS / Florent Giffard
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Matthieu Chedid, costume de Macha Makeïeff, coiffe en plumes de Gérald Portenart, lunettes modèle Peggy Guggenheim portés lors de la tournée « Mister Mystère », 2009.
© CNCS / Florent Giffard
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Melle K, coiffe et costume de Laurène Stein portés au Zénith, 2011.
© CNCS / Florent Giffard
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Renaud, blouson en cuir et bandana portés pour la tournée « Boucan d’enfer », 2003.
© CNCS / Florent Giffard
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